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Les symptômes

Il existe 4 grands symptômes dominants :

  1. La douleur
  2. L’anémie
  3. Les infections
  4. Les accidents vaso-occlusifs sévères


1. La douleur

La douleur est une sensation désagréable due à un dommage tissulaire ou potentiel, à la fois sentie et ressentie selon l’expérience personnelle de celui qui souffre. La sensation de la douleur est donc un phénomène subjectif, associant un aspect neuro-sensoriel. (Transmission chimique et neurologique de la douleur) et un aspect émotionnel (lié à l’affectif, l’expérience préalable de la douleur, le développement de l’enfant).

La douleur dans la drépanocytose

La douleur, en particulier quand elle est chronique, n’est pas seulement une réponse à un stimulus nociceptif, elle dépend de nombreux facteurs tant sociaux que psychologiques au niveau de sa perception et de son intégration. Dans la drépanocytose, la douleur est le symptôme qui hante les malades, les parents et l’entourage. C’est d’ailleurs la première cause d’hospitalisation. Ces crises algiques sont des épreuves redoutées car l’idée de mort imminente est présente et cela procure une certaine anxiété (nervosité, irritabilité, refus de mobilisation).D’après Taylor, un petit garçon drépanocytaire, âgé alors de 4 ans, affirmait : « C’est comme si on me cassait les os avec un marteau-piqueur comme un tremblement de terre dans le ventre, un cyclone, c’est le diable…, etc. « Quand j’ai mal, et que la morphine ne me soulage pas, je demande au bon Dieu de venir me chercher, au ciel, on ne souffre pas », ajoutera Mylène, une petite fille de 7 ans.

L’expression de la douleur

L’expression personnelle de la douleur est variable selon l’âge. Fruit de l’analyse de la perception douloureuse, de la mémoire de cette douleur, de sa reconnaissance de la capacité de l’enfant à la comprendre, et des conditions d’environnement, celle-ci est parfois difficile à reconnaître.

Il faut donc aux soignants des critères d’appréciation de la douleur adaptés à l’âge, à la culture de l’enfant, à la connaissance que le soignant a lui-même de l’enfant.

Evaluation de la douleur du drépanocytaire en crise algique

L’évaluation de la crise douloureuse par les soignants peut s’avérer délicate, du fait du rapport que le patient entretient avec la douleur. La relation sera, quand bien même, toujours facilitée lorsque le soignant montrera clairement qu’il croit à sa douleur, et qu’il fait preuve d’empathie. L’expression de la douleur est le fruit d'épisodes douloureux et de la réponse apportée (quantitative et qualitative). Elle nécessite donc une évaluation objective, pour proposer un traitement efficace, adapté au type de douleur. Diverses échelles d’auto hétéro-évaluation sont disponibles. Elles sont différentes selon l’âge et les cultures et sont utilisables seules ou en association dans les cas difficiles. Elles doivent être suffisamment simples, non contraignantes et facilement reproductibles pour permettre un usage quotidien, voire pluri-quotidien.

Le traitement de la douleur

Moyens médicamenteux:
Moyens non médicamenteux

La première aide possible pour lutter contre la douleur de l’enfant drépanocytaire est le traitement médicamenteux. Cependant, les moyens médicamenteux ne doivent pas faire négliger les autres «armes» dont on dispose. Peuvent être considérés comme moyens :


L’anémie

Chez le patient drépanocytaire, le nombre de globules rouges est compris entre 2 et 2.5 millions (la normale étant comprise entre 4 et 5 millions) et le taux d’hémoglobine est compris entre 7 et 9 g/dl (normal : 11 g à 13g/dl) Ainsi, les drépanocytaires ont en permanence une anémie modérée. Ils peuvent alors mener une existence normale. Cependant, il existe des situations qui sont responsables d’aggravation de l’anémie: la carence alimentaire, notamment en fer et en vitamines, une poussée d’anémie qui survient à l’occasion d’une fièvre, dans certains cas, notamment chez le petit enfant, elle est due à un emprisonnement soudain de tous les globules rouges dans la rate. Ces situations appellent souvent des transfusions sanguines.


Les infections

Elles sont responsables d’une part importante de la mortalité et de la morbidité. La fréquence des accidents infectieux diminue avec l’âge, mais le risque persiste toute la vie. Toute infection doit être prise au sérieux et doit bénéficier d’un traitement énergique. Il existe des mesures préventives à cet égard : toutes les vaccinations doivent être à jour et une antibiothérapie préventive (oraciline) est prescrite.

 

Les accidents vaso-occlusifs sévères

Les infections pulmonaires sont très fréquentes et il arrive que l’infection se conjugue avec un infarctus pulmonaire et conduise à un tableau de syndrome thoracique aigu. Ce terme (« a cute chest syndrome » des anglo-saxons) recouvre un éventail de pathologies pulmonaires de gravité extrêmement variable, parfois inaugurales, le plus souvent secondaires à une infection pulmonaire ou une crise vaso-occlusive nécessitant dans les cas les plus sévères une réanimation respiratoire et un échange transfusionnel.

L’ostéomyélite

C’est une infection osseuse, qui affecte environ 10% des enfants. En Afrique où la disponibilité d’antibiotiques est limitée, nombres d’infections mal traitées dégénèrent en ostéomyélites chroniques avec anomalies de croissance osseuse et séquelles définitives.

Le syndrome pieds-mains

Ce sont des complications douloureuses, conséquences de l’ischémie osseuse. Ce sont les plus fréquentes… elles se traduisent par des gonflements des pieds et des mains chez l’enfant de moins de 2 ans.

La séquestration splénique

La séquestration splénique aiguë est liée à la captation des globules rouges dans la rate et associe une augmentation brutale du volume de cet organe et une anémie sévère. C’est une urgence vitale transfusionnelle.

L’accident vasculaire cérébral

Il s’agit aussi d’un accident vaso-occlusif sévère qui entraîne le plus souvent une hémiplégie dont l’âge moyen est de 7 ans et qui laisse des séquelles motrices et/ou intellectuelles dans 80% des cas. Le risque de récidive en l’absence de traitement va de 50 à 67% selon les séries. Ce risque et ce pronostic vital intellectuel sont des moteurs si sérieux qu’on préfère soumettre les enfants à un programme de transfusions mensuelles qui évitent les récidives dans la très grande majorité des cas. En contrepartie, une surcharge en fer peut se développer ce qui est à son tour responsable d’une morbidité et d’une mortalité significative en l’absence de traitement. Depuis quelques années, la possibilité de repérer un AVC par un doppler trans-crânien est une évidence. Le priapisme, les accidents rétiniens aigus, etc… sont beaucoup plus rares.

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